rentrée 2010, les nouveaux rendez-vous d'art Rom

Nous étions nombreux à Nomade In Metz pour présenter nos savoirs faire artistiques. Le but, en lien avec l'actualité, était bien évidemment de tout faire pour accueillir le public dans de bonnes conditions et défendre nos valeurs. Merci à tous ceux, à toutes celles, qui sont venus nous visiter, qui ont pris le temps de parler avec nous, de faire la fête. Nous avons eu aussi des réactions violentes : à ces personnes là, je souhaiterai dire que nous sommes des artistes, nous sommes pacifiques, comme l'a souligné Zanko, comme l'a annoncé Daniella Ivanova, le but était d'aller à la rencontre de l'autre, de celui ou celle qui ne connait pas notre culture. En effet, même si des familles Roms dérangent, même si des Gens du Voyage vous paraissent étranges, il existe des pays, des lieux, où les familles sont en danger : nous étions là pour le rapeller.
Alors bonne route à tous, santé et prospérité !
Nos prochains rendez-vous sont :
- avec Julia Peyron au centre ressources à l'ADAV33 le vendredi (revue de presse, infos plus anciennes...).
- avec Etienne, étudiant en Master à Lille, pour projeter et élaborer de nouveaux projets.
- avec Gaëlla Loiseau et les autres membres d'art Rom sur les routes pour parler des notions de stationnement, de culture...
- avec le collectif de l'Ampoule Foraine (dates à venir).
- avec les CASNAV de différentes régions(formations, colloques).
- avec les mamans manouches de Bordeaux Bacalan et le CACIS Grand Parc (après le festival Nomade).
- avec les Blouses Roses pour parler de l'accueil des fratries en milieu hospitalier.

Nous vous donnerons plus de précisions pour les dates.
Merci à tous pour votre soutien !
Tania

L’astuce des Roms pour éviter l’expulsion

jeudi 09 septembre 2010, 14:14

Des Roms expulsés ont franchi la frontière belge avant de… faire demi-tour après quelques centaines de mètres et de réintégrer le territoire français.

Des Roms roumains frappés par un arrêté de reconduite dans leur pays ont volontairement franchi la frontière franco-belge jeudi avant de la repasser en sens inverse quelques minutes plus tard sous le contrôle d’un huissier, a constaté un journaliste de l’AFP.

Cette opération inédite organisée par deux avocats spécialistes du droit des étrangers « vise à démontrer l’absurdité de la politique du gouvernement français à l’égard des Roms », ont expliqué les avocats Clément Norbert et Antoine Berthe. Leurs clients, trois Roms roumains visés par un arrêté de reconduite à la frontière pris par le préfet du Nord, ont brièvement quitté le territoire français en franchissant la frontière matérialisée à Armentières par un panneau « Belgique ». Ils ont pénétré une centaine de mètres à l’intérieur du territoire belge, avant de faire demi-tour. Selon Me Berthe, « les Roms ont exécuté l’arrêté de reconduite, qui devient nul, et peuvent donc revenir en toute légalité, en tant que ressortissants européens, sur le sol français ».

Comme tout citoyen d’un Etat de l’Union européenne, les Roms roumains et bulgares peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester trois mois sans avoir à justifier d’une activité. Au-delà, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes, et avoir une assurance maladie. La promenade en Belgique constatée par huissier « prouve qu’il y a des parades à la politique d’immigration actuelle (…). Arrêtons de faire de la communication et occupons-nous des gens », a plaidé Me Berthe.

En août, le ministre français de l’Immigration, Eric Besson, avait reconnu des failles dans le dispositif actuel et prévenu que le gouvernement allait « adapter la législation » pour limiter le retour des Roms expulsés. Depuis la mise en oeuvre cet été d’un tour de vis sécuritaire visant les Roms et les immigrés, la politique du président Nicolas Sarkozy est très vivement critiquée, en France comme à l’international, notamment à l’ONU et dans les cercles européens.

(afp et belga)

Fleury Merogis : Le campement rom évacué

Les forces de l’ordre forment un impressionnant barrage. Il est un peu plus de 10 heures et plus personne ne peut approcher le bois de Fleury-Mérogis. Depuis l’aube, les gendarmes sont venus faire appliquer la décision de justice du 24 août, visant à évacuer les Roms occupant illégalement un terrain de la communauté d’agglomération du Val d’Orge.

A 500 mètres de là, devant l’hôtel de ville de Fleury, les occupants de ces baraquements, les élus et les associatifs conversent. Il s’agit désormais de trouver une solution de relogement d’urgence.
Sur la cinquantaine de roms expulsés hier, seuls deux ont reçu des obligations de quitter le territoire français (OQTF). Et un homme en situation irrégulière a été conduit au centre de rétention administratif de Palaiseau. En revanche, Violetta, 37 ans, mère de 5 enfants qui avait été emmenée au centre de rétention de Plaisir (Yvelines) il y a quelques, jours a finalement été libérée. « Elle était particulièrement intégrée », assure David Derrouet, le maire PS de la commune. « Cela montre que nos actions de soutien et de mobilisation ne sont pas des efforts vains, savoure Michel Humbert, conseiller municipal d’opposition PC. Cela permet de régler les choses humainement, même si l’expulsion n’est pas une solution, tout comme diviser la ville entre les pro-roms et les anti. »
L’évacuation du campement s’est déroulée sans heurt. « Nous avons tenu nos engagements et tout s’est passé dans le respect et la dignité », avance le maire de la commune, satisfait. Vers midi, les Roms ont été emmenés dans des bus communaux pour déjeuner à la maison des solidarités de Sainte-Geneviève-des-Bois. Dans la foulée, ils ont été hébergés dans des hôtels, le plus près possible de Fleury - notamment à Morangis et à Savigny -, afin de ne pas gêner la scolarité des enfants. « Deux familles en situation régulière (NDLR : près de 20 personnes), dont les parents travaillent et qui ont des enfants scolarisés, vont être logés dans le parc social local », avance-t-on en préfecture.
Pour les autres en revanche, l’avenir est très incertain. « Beaucoup étaient en voie d’insertion et cette persécution est inadmissible, regrette Gregoria Epaillard, la présidente de Solidarité familles roms. C’est un choc pour ces gens d’abandonner le peu qu’ils ont. Même si cela s’est très bien passé cette fois, on ne peut pas accepter que la seule réponse à donner aux Roms, ce soit l’expulsion. » Les pelleteuses vont désormais s’atteler à détruire les maisons en bois construites sur pilotis. Pour que plus rien ne reste du campement installé là depuis près de deux ans.

Un article de FLORIAN LOISY | 08.09.2010, 07h00