Notre association a été créée en 1998 à Bordeaux,
d'une simple rencontre de familles Tziganes et d'étudiants, de chercheurs à
l'Université comme M. Fihol qui raconte l'Histoire des déportés et internés de
la dernière guerre, comme M. Reyniers ethnologue en France et en Belgique aux
Etudes Tsiganes à Paris, comme M. Ouadrgaogo anthropologue qui nous permis de
nous faire connaître, entre autres. Le reste ce sont des rencontres au fil de la
route avec des artistes de renommée internationale (qui sont cités en amont sur
le site)...
En 2004 j'ai pris la route avec la caravane musée
de l'art Rom, suivie et soutenue par des amis et étudiants, là encore par des
chercheurs puis par des travailleurs sociaux, des enseignants, des militants de
la cause Humaine, car nous savions que certains hivers des familles (Tsiganes ou
aussi françaises à la rue) vivaient dans des squats, des friches
industrielles... Aussi nous avons apporté nos savoirs faire, un peu d'humour, de
l'art, du matériel, pour celles et ceux en France en Europe, dans les pays les
plus riches, pour ceux qui étaient en marge. Ce qui était réconfortant c'est que
nous pouvions osciller entre des familles investies, solidaires, qui prenaient
en compte l'Autre avec humanité et ceux qui étaient sans ressources...
Nous avons beaucoup traversé de territoires, en
particulier en Aquitaine, à Paris, à Angers, à Lyon, à Marseille, à Lorgues, à
Toulon, puis en Espagne, en Autriche et Allemagne pour des expositions
commémoratives, et en Belgique puis en Hollande, en Macédoine, en Algérie...
Nous sommes intervenus là on nous avions des demandes de médiation,
d'enseignement, d'ateliers ludiques, d'Histoire et de petites histoires à
partager, à raconter (contes et marionnettes)... Tout ceci a bien fonctionné
jusqu'à présent ! Comme nous le disions sur ce même site, nous avons croisé,
abordé, partagé, discuté, entrepris des projets, simplement fait visiter la
caravane à près de 200 000 personnes depuis notre départ. Parmi ces spectateurs
il y eut des curieux, des amusés, des intéressés par d'autres connaissances
(historiques, littéraires, artistiques, financières, sociales, médicales...) et
parfois des personnes choquées car il y avait eu un vol et les journaux ou les
voisins avaient dit que c'était des gens du voyage qui avaient commis le délit.
A tort ou à raison... Alors nous parlions, nous échangions nos idées, nos points
de vue, nos habitudes, nos préjugés d'un côté comme de l'autre... Et c'était
bien !
Cependant pour avoir vécu sur les marchés, étudié
dans des dizaines de bibliothèques ou archives ou centre ressources une bonne
partie de ce qui est dit sur les Tziganes et gens du voyage, je peux affirmer
qu'à l'heure actuelle nous versons dans la terreur, le peur de l'autre : tout
d'abord attention de ne pas mélanger toutes les familles, toutes les ethnies,
... Comme l'on dit partout et en tout temps "il y a les bons et les mauvais".
Mais ne cédons pas à la tentation de stigmatiser une population, des
communautés, qui souvent ont su traverser le mépris, l'ignorance et la violence,
voire la mort lors de pogroms.
En ce moment avec différentes affaires et pour des
situations totalement absurdes nous voyons des choses inquiétantes se passer et
du coup les raccourcis seraient faciles : vol d'enfants, trafics d'organes,
expulsions, reconduites aux frontières, flux migratoire, mafias, vols à la
roulotte, casse en tout genre... Et si nous prenions le temps d'écouter notre
France, notre Europe pour connaître les parcours des familles, tout comme l'on
prendrait des nouvelles de nos voisins, nomades ou sédentaires ? Et si nous
prenions le temps de faire attention aux anciens, aux malades, aux isolés, à ces
personnes qui n'ont rien à manger ? Car oui chez les Tziganes et chez les gens
du Voyage la vie est tournée vers sa famille, vers son prochain, si ça ne va pas
on le dit, si on a faim on se débrouille pour manger chez son proche voisin, on
connaît la patience, le racisme ordinaire, ... Oui chez les Tsiganes certains à
l'heure actuelle ne vont pas encore à l'école, n'ont pas accès aux soins tels
que l'entendent les personnes qui vivent dans les villes, dans les cités... Oui
en ville il existe parfois des trafics, mais combien de voleurs sont aussi issus
d'autres familles que des Tsiganes ?
Faire la ferraille, faire les saisons, les
spectacles, les travaux de parcs et jardins, créer sa micro-entreprise, tels
sont les issues de nombreuses familles qui pourraient tout arrêter et se mettre
à commettre l'irréparable...
Moi artiste, enseignante, docteur en arts plastiques, doctorante en
anthropologie je me dis que nous sommes arrivés à l'heure actuelle à une limite
à ne pas dépasser : non les Rroms n'envahissent pas les recoins de la France,
oui notre pays est vieillissant et si nous savions offrir des emplois et un
autre accueil aux migrants et aux familles qui n'ont plus aucun droit sur le sol
national même, je pense que nous nous sentirions mieux. Mieux pour leur
apprendre l'Histoire de France, mieux pour ne pas vivre uniquement les
communautarismes qui tuent la communication et la compréhension.
Prochaines dates : Oloron Sainte Marie, Bordeaux, Libourne, Bergerac,
Dijon, Brignoles, Toulon, Pau, Paris, Bayonne, Belgique, Espagne. Calendrier
détaillé dans les mois à venir..
Merci à tous pour votre soutien.
Centre ressources en cours de mise à jour avec l'arrivée de nos nouveaux
ouvrages.
Mallettes pédagogiques sur demande.
Tania secrétaire
art Rom, de Voyages
Gaëlla Loiseau, Présidente
Merci à Isabelle, Aurélie, Julia, Les membres de l'ADAV33 Talence et Langon
et Libourne...
Vous cherchez un interlocuteur pour une projection, un débat, une
conférence, des ateliers, des expositions pour un événement, un festival, avec
ou sans la caravane, contactez-nous !
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