Après Bruxelles et la profusion de rencontres et d'artistes j'ai eu de nombreux contacts pour continuer à promouvoir l'art Rrom. L'outil pédagogique et habitat de la caravane musée a eu un grand succès et même s'il ne s'agit pas de révolutionner quelque système gadjé que ce soit, je dois dire que nous nous sommes faits entendre par les instances européennes, en particulier dans le champ de l'art. Bien sûr au quotidien des familles souffrent, certaines étant victimes de graves discriminations, mais le rôle des intellectuels est bien d'exprimer ces malaises, voir de trouver des solutions, si possible durables. Les questions des énergies propres et renouvelables, les questions de l'habitat, de l'accès à des droits (santé, scolarisation...), ne sont pas futiles. Notre inscription dans le domaine public fait que nous devons prendre garde de ne pas, une fois de plus, paraitre hors norme, en marge, associaux, mais bien actifs dans nos sociétés européennes. Actifs pour continuer à vivres en nomades et nous remercions ces agriculteurs, bio ou non, qui nous accueillent en chemin, parce que nous croyons en un monde équitable et juste où les injustices n'auraient pas leur place.
En tant qu'artistes nous faisons le maximum pour faire connaitre nos pratiques artistiques mais aussi la culture au sens large, les modes de vie en famille, ce qui pourrait nous rapprocher pour plus de compréhension. Bien entendu nous sommes conscients de notre histoire : de ses débordements. Notre tâche actuelle étant de témoigner de ce qui s'est passé durant le génocide (Samudaripen), mais aussi de ce qui est ici et maintenant, la vie sur les terrains. En France notre chance c'est d'être nombreux sur les routes, c'est une spécificité qu'il ne faut pas perdre et nous demandons à être entendus et que les aires d'accueil, les terrains familiaux soient effectifs, construits suivant la loi. Lorsque j'irai défendre mon projet artistique de la caravane musée de l'art rrom au congrès rrom de Belgrade-Skopje, pour préparer la biennale de Venise, bien évidemment je reviendrai sur ces points qui font qu'il existe encore des inégalités, des discriminations, mais aussi de belles expressions, certains qui s'engagent pour dire, décrire par le biais de l'art que nous avons des maux à exprimer et qu'ils ont de la valeur.
Prochaines dates :
- expo d'Isabelle Patzova, artiste qui nous a rejoint à l'asso, et qui propose sa vision du monde rrom, en particulier de la vie d'avant avec les caravanes à chevaux. Visible jusqu'au 15 juin 2010 à l'ADAV33 aux heures d'ouverture à Talence.
- le 30 mai à Casseneuil les artistes investissent le village de Casseneuil pour une journée festive.
- bien sûr les Nuits Atypiques fin juillet, et puis du 4 au 9 aout expo-concerts à la galerie Land Art GORODKA, à Sarlat (avec Cie Amoré, Gérard Gartner, Art Rom et Ashock Chakra).
- une série d'ateliers avec les parents manouches de l'aire du Ruste à Libourne (Santé et art, témoignages visuels ou autres), puis fin aout une fresque historique avec les enfants, mur intérieur. Sans oublier la fête foraine et autres festivités de Fest'Arts...
- en septembre Metz, Argein, les ateliers avec le CACIS et les gitans de Bacalan à Bordeaux...
- Notre roulotte sera sur les routes à partir de juin avec la compagnie Matamalam de V. COHEN.
Nous avons appris que des manifestations avaient eu lieu suite à des expulsions de squats, nous questionnons la société, l'Etat, les rroms eux-mêmes sur le quotidien sans métier autorisé, sans habitat, parfois sans papiers... Nous sommes inscrits depuis longtemps dans la démarche qui consiste à dire que les friches industrielles et autres squats artistiques peuvent être utiles et moteurs pour une majorité d'artistes et d'habitants des quartiers, les risques en squats vétustes sont terribles pour les parents comme pour les enfants, nous agissons pour que le droit au logement soit réel, mais comment faire pour trouver un espace viable pour chacun, nous nous posons la question de l'accueil, de l'application des lois... ?
Notre démarche à art rom est bien de transmettre des savoirs faire artistiques mais nous ne pouvons face à certaines situations rester silencieux.
t'aven baxtale
latcho drom à tous
opré roma
amicalement
Tania Magy
fondatrice d'art rrom
et heureuse que nos actions soient entendues et comprises !
Fête de l'insurrection gitane
Dimanche 16 mai à 18h30, Saint-Denis.
(...) Afin que l'histoire ne se répète, il ne suffit pas de commémorer les morts. Il faut aussi et surtout célébrer l'insurrection de ceux qui ont subi cette histoire terrible. Pour la première fois, La voix des Rroms le célébrera dans la fête, dans la vie à laquelle ces Rroms tenaient au point de défier la machine exterminatrice au moyen de pioches.lire la suite...
Inscription à :
Articles (Atom)